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Quand l’union fait la farce…

Le théâtre politique local oscille entre le vaudeville et la pantalonnade. Si les acteurs sont souvent les mêmes, le jeu est invariable : à la veille des élections, nos politiciens, en mal de nouveaux mandats, aiment à oublier leur division et leur rancune pour se rassembler autour d’une cause suprême, la main sur le cœur et les yeux fixés sur l’intérêt général.

Tous ceux qui criaient à la folie des uns ou aux lâchetés des autres, se retrouvent unis par un mariage d’amour scellé dans un pacte qui rassemble des illusions qu’il convient de faire avaler aux électeurs. Or les traîtres d’hier et les haines ont la vie dure et n’attendent qu’une occasion pour apparaître lorsque les postes feront l’objet d’âpres disputes.

Après le temps de l’union viendra celui de la trahison.

Derrière les sourires, accolades et grandes déclarations d’union, se dissimulent les petites ambitions et la vanité. Les programmes politiques ne sont que des détails, seule compte la sacro-sainte candidature de l’union, malheur à ceux qui n’y adhèrent pas. Les menaces comme les promesses aident à forger l’accord tandis que tout le monde cherche du regard le maillon faible qui fera voler en éclat ce pacte. Cette comédie, qui semble universelle, se joue sous nos yeux depuis trop longtemps et si celle-ci était tolérée, aujourd’hui, elle paraît dangereuse face aux enjeux.

Les limites physiques de la planète et les émissions de GES (Gaz à Effet de Serre), nous imposent un agenda.

Trois ans pour diminuer les émissions mondiales de GES de 5% par an, selon le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), nous permettrait de limiter l’augmentation de la température de +1,5°C, mais le pays en est loin, pire, il n’en prend pas le chemin, à lire le dernier rapport officiel du STENC (Schéma de Transition Énergétique de la Nouvelle-Calédonie).

Rappelons que nous détenons un triste record avec une production d’environ 29 tonnes eq CO2/an/habitant, sachant que la part hors métallurgie/mines est de 16 quand la métropole en produit 11. Or le pays ne dispose pas de réglementation comme la taxe carbone qui obligerait les métallurgistes à se préoccuper du sujet et à ne pas jouer les passagers clandestins face aux obligations RSE (Responsabilités Sociétales des Entreprises).

L’urgence de changer de modèle et d’opérer la transition écologique, sans saborder notre industrie et détruire des emplois ne devrait plus être un thème mais le seul thème de campagne, car il impacte non seulement notre quotidien mais dicte notre futur.

Il nous faut collectivement se saisir du sujet qui pose le dilemme entre fin de mois et fin du monde, plutôt que de s’engouffrer encore dans un énième duel entre indépendance et loyalisme qui paraît dérisoire et stérile devant l’érosion du littoral, la durée anormale des périodes de pluies ou de sécheresse, l’intensité et la fréquence des cyclones, l’augmentation des températures, la remontée des eaux et l’exode annoncé…

Il est urgent de rechercher comment atténuer et s’adapter aux changements en cours et abandonner cette comédie du pouvoir qui risque de masquer une tragédie collective.

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