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Ersatz et démocratie : les limites

En période de guerre et lorsque l’inflation et la rareté des denrées alimentaires se font sentir, l’industrie agroalimentaire fait apparaître de nouveaux produits alternatifs ou diminue le conditionnement (shrinkflation) ou bien modifie la composition des anciens avec des composants de moins bonne qualité pour maintenir le prix, sans rogner ses marges. Apparus lors de la première guerre mondiale sous le nom de “ersatz”, ces succédanés aux produits ordinaires apparaissent ou vont bientôt apparaître dans la grande distribution parfois sous la même étiquette de produit. Mais le problème est que les substituts sont en général de piètre qualité quand ils ne sont pas nuisibles pour la santé. Ainsi les compositions vont avoir plus d’air (émulsifiant) plus de sucre, plus de sel, voir d’autres substituts comme de la cellulose ou de la gomme, c’est-à-dire tout ce qui coûte moins cher et qui remplit plus qu’il ne nourrit, le tout à un coût identique. Si les appellations sont souvent trompeuses “au goût de…”, “à base de …”, afin de respecter la législation, la valeur nutritive ne l’est pas.

Mais cette tendance de substitution et de tromperie sur le contenu, ne semble pas cantonnée au domaine de l’alimentation. On peut se risquer à penser que cette fâcheuse tendance est aussi passée dans le domaine politique.


L’élection présidentielle a généré une inflation de programmes contenant souvent de faux “morceaux” de réformes et de vrais déficits budgétaires. Parfois les candidats apparaissent même sous des étiquettes trompeuses. Ainsi l’extrême droite, dont le nombre de candidats éligibles n’a jamais été si important, ne veut plus assumer cette étiquette. Masquées aussi les relations avec l’ultra-droite néo-nazie et les sympathies avec les régimes autocratiques. Le poutinisme ou le pétainisme d’hier est relégué en arrière boutique. Même les valeurs sont dévoyées. L’épisode de la vaccination obligatoire fait apparaître certains candidats comme chantre de la liberté. Comble d’ironie, lorsqu’on voit les programmes qui ne sont que de nouvelles interdictions ou des retours en arrière (homosexualité, mariage…), sans parler de l’économie où lorsque le dirigisme d’Etat n’est pas prôné comme solution à tous les problèmes, le laissé faire ultralibéral devient le vade mecum.

Il convient donc avant de voter, même si le dégagisme est tentant, d’être vigilant, et comme pour ses courses, de bien analyser le contenu et le respect des valeurs que portent les candidats, fautes de quoi, comme la “malbouffe” condamne notre santé, les extrêmes condamnent notre démocratie.

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