Comment qualifier certaines vidéos animées de la campagne audiovisuelle des voix du “Non” pour le référendum du 12 décembre ? Maladroites, malaisantes, irrespectueuses… ? Le bureau politique du FLNKS, dans son communiqué, qualifie le caractère des spots de « calomnieux dégradant, et infantilisant” et souligne le côté “stigmatisant des populations kanak et océaniennes “.
C’est pour le moins, une essentialisation de la population océanienne qui est faite, réduite globalement, à des mangeurs d’ignames regardant des télénovelas et s’exprimant de manière simplette ( Episode 6). Sous d’autres cieux, même de manière humoristique, une propagande politique qui caractérise une ethnie par sa manière de parler, ses pratiques et alimentations revêt un caractère litigieux qui se termine au tribunal.
Fort heureusement, nous sommes au pays du “non dit” et sans judiciariser ce fait, le CSA aurait pu amender certains passages puisqu’ils portent atteinte à l’image d’une communauté, tout comme aurait pu réagir la ligue des droits de l’homme étrangement silencieuse et d’habitude si prompte à réagir, ou même le comité des sages, dont on se demande si mis à part des repas avec les ministres, sa fonction n’est pas aussi inutile qu’accessoire ?
Le plus étonnant, est que ces spots audiovisuels ont subi de nombreuses validations dans le camp loyaliste et n’ont pas, semble-t-il posé de problème, ce qui traduit le long chemin de la prise en compte de l’autre dans le vivre ensemble. Quoiqu’il en soit, cette séquence politique d’une campagne dont on connaît le résultat, aura pour conséquence de renforcer le FLNKS à “dialoguer en bilatérale avec l’Etat “ et de repousser aux prochaines générations l’objectif d’une société dont la tolérance et le respect des différences constituent les fondements d’un vivre ensemble inclusif.
Aucun commentaire