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L’ouverture du corps électoral peut-elle mener à l’indépendance ?

Alors que l’annonce du maintien de la date du référendum au 12 décembre s’est faite par la seule voix du représentant de l’Etat en Nouvelle-Calédonie, Patrice Faure, le 12 novembre, la décision a, semble-t-il, été prévue de longue date par l’Elysée et Oudinot, c’est-à-dire par le candidat président et le futur directeur de campagne.

A n’en pas douter, une campagne présidentielle de premier tour se fait à droite et celle du second tour se gagne avec les voix de gauche face aux extrêmes. Il faut donc, en même temps, montrer la fermeté de l’Etat face aux indépendantistes et déployer les forces de l’ordre, dans une zemmourisation du débat national, tout en se laissant la possibilité après l’élection de discuter avec ces mêmes indépendantistes en faisant miroiter de l’argent et des perspectives pour une indépendance potentielle.

Si cette annonce du maintien au 12 décembre du référendum, satisfait le camp loyaliste dans son ensemble, en revanche, le camp indépendantiste ne l’est pas du tout. Le Palika, par communiqué de presse, fait savoir qu’il considère le maintien comme “une déclaration de guerre contre le peuple kanak…” Les mots sont durs et la position ne laisse pas, dans l’immédiat, la porte ouverte au dialogue réclamé pourtant par le ministre des Outre-mer dans toutes ses interventions. Alors que la non participation est de mise, côté FLNKS, on a du mal à croire que la contestation de ce scrutin restera purement épistolaire. Avec l’arrivée des 2000 gardes mobiles et des véhicules blindés supplémentaires pour le scrutin, tout se passe comme si un certain retour arrière était envisagé et comme si le pari de l’intelligence était définitivement perdu.

Côté indépendantiste, la contestation du référendum, en l’absence du peuple colonisé, rendra probablement le scrutin non conclusif au regard de l’ONU, tandis que la stratégie loyaliste d’exiger l’ouverture du corps électoral pour les prochains scrutins, dès le 13 décembre et la fin de l’ADN, montrent les oppositions à venir.

Cependant, cette ouverture du corps électoral supposée gagnante peut avoir l’effet contraire, car si les indépendantistes surenchérissent et réclament l’ouverture du corps à l’ensemble des Français et non plus aux seuls exclus de la liste électorale spéciale, pour le prochain référendum, le résultat, selon les derniers sondages métropolitains, nous mène directement à l’indépendance, et ce, sans discussion ou partage de projet de société.

La tempérance devrait conduire les partenaires à discuter et surtout proposer un horizon d’une société plus juste avec une économie plus soutenable, sans repartir dans un nouvel accord de Nouméa 2.0, organisé par nos politiques locaux, gâtés et fainéants, dont on connaît les travers et les limites, où la négociation se réduit au partage de postes et de pouvoir, en dépit du bien commun et des deniers publics. Alors que le risque systémique pour notre petite économie est réel et que certains souffrent pour arriver à boucler les fins de mois, le 13 les partenaires politiques sont censés, selon l’ADN, “examiner la situation ainsi créée…” Or cette situation ne peut générer qu’une ouverture vers une nouvelle donne et non une nouvelle crise, car ni la population, ni l’économie ne peuvent se payer ce nouveau caprice.

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