Menu
Actualités

Le destin du pays dans l’agenda de campagne

En apparence, les nombreux selfies et autres photos avec des personnalités politiques métropolitaines sur les réseaux sociaux semblent être les seuls résultats probants du déplacement des Calédoniens.

JOEL KASARHEROU

L’effet d’accroître son importance par le contact des grands, est assez pathétique lorsqu’il ne sert que l’égo et traduit une certaine vacuité. Il est vrai que les ors des palais parisiens ont toujours fait tourner la tête des provinciaux. Vieille technique d’influence des représentants de l’Etat, pour négocier disent certains. Pas impossible, car si la date est présentée comme une avancée issue des discussions, il semble qu’elle ait été fixée, bien avant, dans l’agenda de campagne de l’Elysée. Mais en contrepartie, les uns et les autres ont obtenu plusieurs “avancées”.

Tout d’abord de l’argent : le gouvernement à la sortie du conseil des ministres a annoncé attribuer au pays 10 milliards CFP supplémentaires dans sa politique d’aide Covid et fera, semble-t-il preuve de mansuétude sur des dettes du Territoire, et sur les difficultés financières de la compagnie aérienne locale. Mais aussi, pour le camp loyaliste, les regards sont tournés vers les prochaines élections avec la recherche, aux législatives, d’investitures de la part des directions des partis ( LREM, LR…) car les ambitions individuelles sont nombreuses.
Pour le camp indépendantiste, réduit à sa plus simple expression, le déplacement permet probablement d’obtenir la présidence du XVII gouvernement avec un renforcement des alliances et des soutiens à l’UC.

Si la date du 12/12/21 du prochain référendum avait été calée par l’Elysée, il en est de même pour la suite avec une séquence présidentielle qui débutera en début d’année prochaine par un geste symbolique de clôture de la période coloniale. Le gain électoral par cet acte permet de donner une dimension historique et une stature internationale à un candidat président qui en manque depuis le début de son mandat.

Cependant, le probable boycott du référendum de fin d’année par certains indépendantistes dans un bras de fer avec l’Etat fera probablement partie du tableau. La nomination du nouveau Haut-commissaire, aguerri au maintien de l’ordre et le renforcement des brigades ne sont pas totalement le fruit du hasard. Encore une fois, notre histoire s’élabore dans les affres d’une campagne présidentielle mais comment reprocher à l’Etat de décider en lieu et place des partis politiques locaux incapables de trouver un accord malgré plus de 20 ans de pseudo-discussions sans résultat tangible. Les calédoniens ont largement exprimé leurs préoccupations et leur besoin de perspectives dans les diverses études récemment publiées. La fin des incertitudes liées aux référendums clivants en fait partie.

La photo illustrant l’article provient du fond documentaire photoMOM-web du 1er juin 2021

Aucun commentaire

    Laisser un commentaire