Prenez des indépendantistes divisés qui ne peuvent s’accorder pour élire un Président de gouvernement, des loyalistes qui cherchent à sanctuariser les provinces en guise de solution innovante, les deux blocs aspirant seulement à perpétuer la rente de l’accord de Nouméa. Ajoutez l’ensemble de ceux qui ont intérêt à conserver des emplois généreusement distribués au sein des administrations, des établissements publics, des SAEM… vous aurez les forces politiques qui depuis 30 ans vivent, sans entraves, dans un niveau de vie artificiel maintenu par l’Etat. Sachant que l’objectif est de changer de statut, dans une logique de décolonisation vis-à-vis de l’ONU, vous aurez l’équation à résoudre.
Partant de ce constat, l’Elysée et le ministre de l’Outre-mer ont interrogé les Calédoniens au travers d’une étude quantitative et qualitative, menée par le cabinet QuidNovi pour savoir si la société civile était en phase avec la classe politique. L’étude, rendue publique lundi 10 mai, fait ressortir plusieurs points marquants, qui à eux seuls tracent des pistes de solutions.
Tout d’abord, il apparaît qu’au-delà de la volonté, par le plus grand nombre (94%), de conserver un lien avec la France, sans rompre l’attachement avec celle-ci (58%), il est attendu, de l’Etat, un geste pour clore la période coloniale (58%). Enfin, la piste la plus intéressante, indique peut être la possibilité d’un nouvel accord qui pourrait se situer entre un partage des compétences régaliennes et un état fédéré.

Si on ajoute le document des conséquences du “Oui” et du “Non”, toutes les informations semblent réunies pour converger vers un nouvel accord…
Cependant, si la société civile a la volonté d’avancer, comme le montre l’étude, les politiques ne semblent pas enclin à bouger : l’immobilisme du statut et ses avantages étant plus simple à gérer que la nouveauté.
Il faudra probablement, pour aboutir à une solution, que l’Etat continue à manier la carotte financière et le bâton judiciaire avec le politique pour passer à une nouvelle forme d’autonomie élargie dont l’élasticité de la relation avec la France tient aux compétences régaliennes. A n’en pas douter, le passage par un référendum populaire semble nécessaire pour éviter la négociation des partis et la querelle des égos où tout indique, à l’évidence, que la classe politique locale n’est pas la solution, mais le problème…
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