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Une partition, jouée par un seul…

Du désaccord au déjà-vu…

Lancée comme une solution institutionnelle innovante, la proposition du sénateur Pierre Frogier, dont le slogan « sachons négocier un désaccord » dévoile l’intention du projet, n’est autre que celle qu’il avait déjà proposée en 2019.

Nous republions ce que nous avions déjà écrit à l’époque….

L’idée d’une partition de la Nouvelle-Calédonie n’est pas neuve et a refait surface lors du comité des signataires, par la voix de Pierre Frogier, lui permettant ainsi de revenir au devant de la scène politique, en égratignant au passage les rangs loyalistes.

L’argument principal de cette “différenciation territoriale” par Provinces, s’appuie sur la répartition des votes du référendum de 2018. Si cette idée, largement relayée par le quotidien (LNC 25/10/2019) peut animer les discussions à Nouméa, elle pose néanmoins un problème de principe et de sérieuses difficultés dans sa mise en oeuvre.

D’une part, le principal obstacle, en dehors du rejet du camp indépendantiste, semble l’acceptation de cette proposition par le troisième signataire, c’est-à-dire l’Etat. La raison principale tient dans “l’effet domino” provoquée par une séparation de territoires, à la demande du camp loyaliste seul. Si une partition est possible, à la demande d’un camp non indépendantiste, au sein de la République (une et indivisible) alors elle est possible pour d’autres séparatistes : Bretons, Basques, Corses…

A l’heure des gilets jaunes, des ZAD (Zone à Défendre) et où la cohésion des territoires pour l’Etat nation est une absolue nécessité, il paraît peu envisageable d’ouvrir cette boîte de Pandore. De plus, le statut de la Nouvelle-Calédonie et donc de la France à la tribune de l’ONU n’aura pas changé, car en admettant possible une pleine souveraineté de chaque Province, la revendication indépendantiste dans le Sud, ne sera pas éteinte pour autant (tribus du grand Sud et surtout du Grand Nouméa : Saint-Louis, Col de la Pirogue, etc, quartiers Nord de Nouméa…).Par ailleurs, si on poursuit le raisonnement côté économique (répartition des richesses par habitant), on constate que l’accès aux ressources (minières, fiscales, humaines…) mais aussi aux infrastructures (santé, transport, éducation…) pour ne citer que ces points vont créer des désaccords incommensurables et donc des conflits.

S’il faut sortir de l’utopie et de la dystopie qui hantent la question de l’indépendance depuis trop longtemps, il nous semble judicieux d’écarter des “solutions providentielles” tant que le modèle économique et social qui trace un chemin vers un meilleur bien-être pour le plus grand nombre n’est pas abordé par les parties prenantes. Le véhicule législatif “solution”, reste un moyen qui doit tenir compte de notre passé, refléter notre choix de société dans laquelle nous aspirons vivre et à partager l’avenir tout en définissant notre relation avec la métropole et non l’inverse.

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