Menu
Actualités

Nickel Prony ressources et ses partenaires de longs termes ?

Tesla est une des sociétés qui est la mieux incarnée par son Pdg, Elon Musk. Brillant homme d’affaires multimilliardaire, qui a transformé la société depuis sa reprise en 2003, à une vitesse fulgurante, bousculant les habitudes, énervant ses adversaires et émerveillant ses admirateurs. Portant la société au numéro un mondial des voitures électriques (hors Chine) avec environ 500 000 véhicules vendus et une capitalisation boursière équivalente à près de 3 fois celle de Toyota qui, elle, ne vend que 9,5 millions de véhicules par an. Quelle est la recette de cet engouement pour Tesla qui n’est bénéficiaire que depuis 2020 et ce, grâce à la vente de droits à polluer (crédits Co2) ?

Le sémillant Pdg, rémunéré par le cours de la bourse de Tesla, doit maintenir l’action au plus haut, en assénant des propositions disruptives : batteries éthiques Li-ion, véhicule autonome, Gigafactory automatique, etc. distillant des déclarations tonitruantes qui boostent le cours de l’action, contrecarrant les critiques sur des retards de livraisons ou sur des produits décevants. Une de ses déclarations lui a valu, en 2018, une amende de 20 millions USD pour manipulation boursière par la SEC, le gendarme boursier américain. Lors de la dernière présentation des objectifs de Tesla, Elon Musk, montrait sa volonté de supprimer le cobalt de ses batteries tout en diminuant l’empreinte carbone et le prix des véhicules par 2.

En septembre 2020, Tesla a acquis des droits sur une mine de lithium dans le Nevada afin de maîtriser la ressource, même si certains doutent de la réalité de l’intention d’extraction qui est techniquement difficile et coûteuse (extraction dans des terres argileuses et non dans l’eau de saumure). Reste le problème du nickel dans la cathode de sa batterie. On voit mal comment en prenant du nickel de qualité intermédiaire NHC (hydroxyde de nickel) en Nouvelle-Calédonie qui n’est pas produit à bas coût carbone, sans compter le transport et l’affinage, cela entrerait dans la stratégie de Tesla de bas coût carbone. Il est vrai que Tesla ne s’est engagée, en rien, dans l’opération, sinon en conseil.

Depuis, Tsingshan, numéro un mondial de l’acier inox et du NPI (Nickel Pig iron), a annoncé le 3 mars, produire des mattes de nickel pour les batteries, à partir d’énergie verte, le tout à bas coût, désengorgeant ainsi la filière de lixiviation nickel dédiée aux batteries et faisant chuter le prix du LME de près de 20%, bousculant les perspectives de ce marché.

On sait depuis longtemps que l’activité nickel est hautement spéculative avec des déclarations d’intentions, généralement démenties par les faits. L’histoire de l’usine du Sud résume à elle seule l’histoire du nickel : initialement estimée à 1,3 Milliards USD pour 60 000 tonnes de nickel, pour finir autour de 10 Milliards USD avec une production revue à la baisse à 70% de sa capacité, en abandonnant aussi l’affinage et les revenus liés aux 5000 tonnes de cobalt. La question est de savoir dans quel horizon les actionnaires de Prony Ressources, dont une partie sont des financiers, se placent-ils ?

Prony Ressources est-elle juste un actif financier avec un taux de rendement à deux chiffres, en maintenant opérationnel le site (et ses droits sur le massif) avant revente, tout en se laissant la possibilité de vendre du minerai brut, pour obtenir un retour sur investissement plus rapide.

Les collectivités étant partie prenante via la SPMSC, il sera impossible, sous peine de voir l’usine fermer, de refuser les autorisations d’exportation de la ressource minière !Il est fort probable que le chapitre de l’histoire de l’usine ne soit pas clos et que la bataille pour la modification du code minier pour rendre l’amodiation, fiscalement possible sur le massif de Goro, ne soit pas une simple formalité…

Aucun commentaire

    Laisser un commentaire