En 2020, lors de la mise en œuvre de la politique d’endettement du “quoi qu’il en coûte », le Président Macron s’appuyait sur la politique monétaire dite “non conventionnelle » de la BCE de rachat de dette par le programme PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme) permettant de financer le chômage partiel, les prêts aux entreprises, les aides et autres mesures pour passer le cap de la crise covid-19.
Avec le troisième confinement, d’ici la fin de l’année, le niveau de la dette en France devrait atteindre 130% du PIB, celui de l’Italie 170%, celui de l’Allemagne 77%, si ce niveau inégalé peut inquiéter, il est probable que la BCE en efface une bonne partie lors de la sortie de crise. Néanmoins, la soutenabilité de la dette française tient au fait que les taux d’intérêt sont historiquement faibles, et même certains négatifs, ce qui revient à avoir une charge d’intérêt faible. D’autre part, la valeur des actifs publics dépasse la valeur de la dette publique, c’est-à-dire que le pays est solvable, c’est pourquoi les marchés continuent d’acheter de la dette française.
En Nouvelle-Calédonie, la décision du confinement, qui est une responsabilité régalienne (suppression de la liberté de circuler…), fait porter, en partie, la charge financière sur la collectivité.
Alors que l’Etat a écarté l’idée du levier de la création monétaire directement via l’IEOM, il fallait bien trouver, faute de solvabilité de la collectivité et donc d’émission de dette, une autre solution. L’Etat a donc incité le pays à s’endetter (+170%) auprès de l’AFD, organisme bancaire d’Etat. L’AFD a donc consenti un prêt de 28,5 milliards FCFP au taux, peu avantageux, de 1,48 % sur 25 ans, avec deux ans de différé. Ce qui permet à l’AFD de se rémunérer confortablement et forcer les gouvernants à avoir une politique budgétaire d’austérité (augmentation des taxes et des impôts, réduction des dépenses publiques,…).
La perte de souveraineté concernant la fiscalité n’indispose personne (pas plus que celle sur le budget actuel) même si elle reste théorique puisque le 16ème gouvernement n’a entrepris aucune réforme, laissant au prochain gouvernement le soin de la mettre en œuvre. Cependant, il sera nécessaire d’obtenir un deuxième prêt au-delà du financement du second confinement qui, même avec les 10 milliards FCFP consentis par l’Etat pour couvrir les frais liés à la quarantaine, restent insuffisants. Le déplacement du groupe Leprédour du 25 mai au 3 juin à Paris, sera, non seulement, l’occasion de renouer le dialogue sur l’avenir du pays, mais aura certainement aussi pour vocation l’annulation du remboursement des prêts : belle occasion pour attirer les partenaires les plus récalcitrants à venir autour de la table et les inciter malgré eux, à gagner, le fameux pari sur l’intelligence…
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